Comparatif visuel des gélifiants gélatine, agar-agar et pectine en pâtisserie
Comparatif visuel des gélifiants gélatine, agar-agar et pectine en pâtisserie
Quand on se lance en pâtisserie, on croise très vite ces trois noms un peu mystérieux : gélatine, agar-agar et pectine. Ce sont des gélifiants, c’est-à-dire des ingrédients qui transforment un liquide en une texture plus tenue. Mais ils ne se comportent pas de la même manière et ne donnent pas du tout la même sensation en bouche. Dans ce guide, je vous montre comment les utiliser sans rater vos mousses, gelées, inserts fruits et pâtes de fruits, avec des dosages concrets, des équivalences et des exemples d’usages. L’objectif n’est pas de mémoriser des tableaux, mais de comprendre ce qui se passe dans votre casserole pour faire des choix sûrs.
Petit rappel pour s’y retrouver : les lettres HM et LM désignent simplement la façon dont la pectine réagit.
La pectine HM (haute méthoxyle) a besoin de sucre et d’un peu d’acidité pour gélifier — c’est celle des confitures et pâtes de fruits.
La pectine LM (basse méthoxyle) fonctionne avec le calcium plutôt qu’avec le sucre — elle convient mieux aux préparations pauvres en sucre ou lactées.
Enfin, la pectine NH est une version “intelligente” de la LM : elle est thermo-réversible, on peut la refondre et la couler à nouveau, ce qui la rend idéale pour les nappages et inserts fruits.
Si vous voulez une vue d’ensemble avant d’entrer dans le détail :
Gélifiant | Origine | Texture en bouche | Dosage usuel | Activation | Résistance chaleur | Idéal pour | À éviter |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Gélatine | Collagène animal | Souple, fondant, élastique | ≈ 16 g/L pour mousse souple | Hydrater x6 en eau froide, fondre à 50–60 °C (ne pas bouillir) | Faible | Mousses, entremets, bavarois | Ébullition prolongée, milieux très acides |
Agar-agar | Algues rouges | Ferme, coupe nette, peut devenir cassant si surdosé | 0,8–2,0 % du poids total | Faire bouillir 1–2 min, prend en refroidissant | Élevée (fond > 80–90 °C) | Panna cotta, gelées fermes, inserts vegan | Mousses crémeuses, congélation (synérèse au dégel) |
Pectine (NH / HM / LM) | Fruits (pommes, agrumes) | Du nappant souple au gel ferme, très “fruit” | 0,5–2,5 % selon type et recette | • HM: sucre + pH acide • LM: calcium • NH: thermo-réversible | Moyenne | Pâtes de fruits, inserts fruités, nappages | En HM, milieux pauvres en sucre |
Note : l’agar ne “fond” pas en bouche comme la gélatine. Acceptez une texture plus franche.
Hydratation de la gélatine en poudre
La gélatine est d’origine animale (bovin, porc ou poisson). On la trouve en feuilles d’environ 2 g ou en poudre. En pratique, la poudre est plus régulière : elle se réhydrate de manière homogène et vous évite les écarts de qualité entre marques. Pour la préparer, pesez la gélatine et ajoutez six fois son poids en eau froide. Cette “masse gélatine” se fond ensuite sans effort dans une préparation chaude, idéalement vers 50–60 °C, sans la faire bouillir pour ne pas affaiblir son pouvoir gélifiant.
Son atout unique ? Elle fond vers 30–35 °C. En bouche, ça disparaît littéralement : c’est souple, fondant, avec une élasticité agréable. C’est exactement ce qu’on recherche pour les mousses, bavarois et entremets, surtout si vous congelez vos préparations : la gélatine gère très bien la congélation/décongélation, sans rendre d’eau.
Pour les dosages, gardez ce repère simple : ≈ 16 g par litre pour une mousse souple. On peut monter si l’on veut une coupe plus franche, mais inutile d’alourdir une texture qui se veut aérienne. Là où la gélatine montre ses limites, c’est dans les milieux très acides (citron, fruits rouges très concentrés) ou si vous la portez à ébullition : vous perdrez de la tenue.
L’agar-agar doit toujours bouillir une à deux minutes pour s’activer : sans cette étape, la gélification ne se fera pas correctement.
L’agar-agar vient d’algues rouges. Il se dose en poudre et doit impérativement bouillir 1–2 minutes pour s’activer. À la différence de la gélatine, il se solidifie en refroidissant et ne refond qu’à haute température, typiquement au-delà de 80–90 °C. En bouche, cela change tout : pas d’effet “qui fond”, mais une coupe nette et un gel ferme. Si vous surdosez, la texture devient cassante.
Côté quantités, on travaille entre 0,8 % et 2,0 % du poids total de la préparation. Pour un repère d’équivalence, on peut considérer qu’environ 2 g/L d’agar remplacent ~16 g/L de gélatine, mais la texture finale n’est pas la même. Utilisez l’agar quand vous cherchez un dessert végétal avec une tenue ferme : panna cotta, gelées, inserts qui doivent se tenir à la coupe.
Évitez-le pour les mousses crémeuses et pour tout ce que vous comptez congeler : au dégel, l’agar libère l’eau (synérèse).
La pectine NH permet d’obtenir des pâtes de fruits et inserts au fruit à la fois souples, brillants et parfaitement nets à la coupe.
La pectine est naturellement présente dans les pommes et les agrumes. En labo comme en pâtisserie, on ne parle pas “d’une” pectine, mais de familles avec des comportements différents :
Dans la pratique, on mélange la pectine avec un peu de sucre, on verse en pluie dans une préparation tiède, puis on porte à petite ébullition pour activer.
Le dosage se situe entre 0,5 % et 2,5 % selon le type et l’effet recherché : nappant souple ou gel plus structuré. L’intérêt de la pectine, c’est sa fidélité au goût du fruit : un insert framboise en pectine NH garde sa fraîcheur et une jolie coupe, sans la sensation élastique de la gélatine.
Le piège classique ? Utiliser une HM dans une recette peu sucrée : elle ne prendra pas. Choisissez la famille adaptée à l’environnement (sucre, acidité, calcium) et vous aurez des résultats très propres.
Question fréquente : peut-on remplacer un gélifiant par un autre ? Oui, mais il faut accepter que la texture change.
Peut-on remplacer la gélatine par de l’agar-agar ?
Oui, mais la texture sera plus ferme et moins fondante. Comptez ~2 g d’agar pour 16 g de gélatine par litre, puis ajustez selon la sensation en bouche recherchée.
Quelle pectine choisir pour un insert fruit ?
La pectine NH est idéale grâce à sa thermo-réversibilité. La HM s’utilise pour des confitures sucrées et acides, la LM pour des milieux lactés où le calcium aide la prise.
Pourquoi mon dessert à l’agar-agar rend de l’eau après congélation ?
Parce que l’agar supporte mal la congélation : au dégel, il libère l’eau (synérèse). Si congélation prévue, préférez la gélatine ou certaines pectines.
Comment hydrater correctement la gélatine en poudre ?
Pesez la gélatine, ajoutez 6 fois son poids en eau froide, laissez gonfler, puis faites fondre la masse à 50–60 °C dans la préparation chaude sans ébullition.
Quel dosage d’agar pour une panna cotta ?
En général 1,0 à 1,5 % du poids total. Portez à ébullition 1–2 minutes, coulez chaud, laissez prendre complètement avant service.
L’agar-agar donne aux panna cotta végétales une texture ferme et une coupe nette, différente de la souplesse fondante obtenue avec la gélatine.
En pâtisserie, la gélatine reste mon gélifiant de base : elle est tolérante, agréable en bouche et gère très bien la congélation.
Les pectines sont mon choix pour respecter le fruit : inserts nets, nappages brillants, pâtes de fruits impeccables, à condition de sélectionner la bonne famille (NH, HM, LM).
Quant à l’agar-agar, je le garde comme un outil utile mais spécifique : parfait pour des gelées fermes, des desserts végétaux et certaines panna cotta, mais pas du tout convaincant dès qu’on cherche une sensation crémeuse et fondante.
Le plus important, c’est d’associer chaque gélifiant à son terrain de jeu : mousse et entremets pour la gélatine, fruits pour les pectines, gelées fermes pour l’agar. Maîtrisez ces trois outils et vous aurez déjà une très belle palette pour réussir vos desserts, du quotidien aux entremets de fête.
Recette traditionnelle de la Tourtière (ou Pastis Gascon) : une pâte fine croustillante et une garniture à la pomme caramélisée… Lire la suite
Recette chausson aux pommes maison et rapide à faire : pâte feuilletée maison et compote de pommes pour réaliser un… Lire la suite
Recette de la glace noix de coco, idéal comme dessert durant la période estivale. Facile et pas trop sucrée, cette… Lire la suite
Recette des truffes en chocolat à la Cannelle : une friandise de Noël express composée d'un bon chocolat, un peu… Lire la suite
Recette de la crème pâtissière à la framboise. Aussi facile à réaliser qu'une crème pâtissière classique, elle accompagnera choux, éclairs... Lire la suite
Recette crème mousseline à base de crème pâtissière. La crème mousseline est utilisée dans le Fraisier, Paris-Brest, Millefeuille... Lire la suite
Ce site internet utilise des cookies.